Travailler dans la vigne du Seigneur

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Nécessité de la communauté

En tant que chrétien, nous avons besoin d’une communauté pour veiller à la croissance de notre foi, tout comme nous avons besoin d’une famille humaine pour bien grandir. Jésus au début de son ministère forme une communauté. Les apôtres forment la première communauté chrétienne après Jésus : « Ils étaient assidus aux enseignements, à la fraction du pain, aux prières » (Ac 2, 42-47) ; « Ils mettaient tout en commun » (Ac 4, 32-37). Cette communauté c’est l’Eglise. Mais en son sein, au long des siècles, l’Eglise a permis de petites communautés selon les charismes, l’appel et la mission.

« Jésus appela ceux qu’il voulait… » (cf. Mc 3,13-22). Ce n’est pas nous qui avons d’abord choisi Jésus, c’est lui qui nous a choisis, appelés. Or beaucoup de chrétiens ne se sentent pas appelés. Plusieurs vont mourir sans avoir accompli ce pourquoi Dieu les appelait. C’est une tragédie. Dans un champ où il y a tant à faire, beaucoup d’ouvriers ne se meuvent pas. Avec la formation chrétienne que j’ai reçue dans l’enfance, je croyais que l’essentiel était de sauver mon âme. Je ne réalisais pas que c’est en accomplissant l’appel que Dieu me lance que je pouvais avoir la vie éternelle.

Quand on ne répond pas positivement, quand on n’accepte pas l’appel de Dieu, on ne peut être comblé ni satisfait ; on se sent manquant de quelque chose, peut être indescriptible. Le jeune homme riche avait refusé de suivre Jésus et est rentré chez lui tout triste. Pourtant, quand on dit « oui » à Dieu, on est heureux, malgré les contrariétés de la vie. Je connais des religieuses ayant fait le vœu de pauvreté, mendiant leur nourriture. Dans leur communauté, elles rayonnaient de joies, racontant des blagues, riant aux éclats. Elles nous ont raconté qu’une dame de haute classe habituée à leur rendre visite s’assoupissait sur le divan dès son arrivée dans leur maison. Elle y retrouvait la joie et pouvait se reposer en paix. Beaucoup de personnes mariées vous diraient que quoique se sentant bien l’un à côté de l’autre, leurs plus beaux moments, c’est quand ils vivent ensemble en Dieu. Répondre « Oui » à l’appel de Dieu nous satisfait et nous comble. La Vierge Marie après le Fiat, chante le magnificat. Pourtant, beaucoup de chrétiens négligent l’appel de Dieu. Je me rappelle un prêtre qui m’a raconté avoir invité le village pour la construction de la chapelle. Tous les chrétiens sont venus. Beaucoup de nourriture avait été préparée, le travail n’avançait pas, mais eux étaient attroupés et faisaient beaucoup de bruit. C’est ainsi que beaucoup sont à l’Eglise, et parfois dans leur communauté, sans faire le travail que Dieu attend d’eux.

Travailler dans la vigne du Seigneur

La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux. « Pourquoi restez-vous là sans rien faire ? Vous aussi allez à ma vigne » (cf. Mt 20, 1-16). Beaucoup restaient toute la journée sans travailler. Qu’est-ce que je fais dans la vigne du Seigneur. Peut-être avais-tu déjà commencé le travail qui t’est octroyé, mais tu le négliges ou bien tu l’oublies de temps à autre. Ce mois, Jésus te le rappelle. Peut-être même, ce n’est qu'aujourd’hui que tu réalises ou que tu te souviens de la vocation à travailler dans sa vigne. Il n’est pas tard pour le faire fidèlement. « Heureux ce serviteur que le maître en arrivant, trouvera en train de faire son travail » (Mt 24 :45-51). Moi je ne savais pas que j’étais aussi appelé par le Seigneur à travailler dans sa vigne. Je pensais que seuls les prêtres, sœurs et catéchistes en étaient concernés. Mais quand je l’ai compris, j’ai pris des résolutions à ce sujet. Je me suis dit : « Même si tous refusent d’y mettre la main, moi je ferai mon possible pour ce travail ». Je prie que Dieu bénisse ma volonté pour que j’y sois fidèle.

Dieu nous appelle tous dans son champ. A la Pentecôte, l’Esprit Saint vient comme des langues de feu sur tous ceux qui priaient. Saint Paul dit (1Co 12, 7) : « A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour le bien de tous ». Ne trouvons donc pas des excuses pour prétendre que nous ne pouvons rien faire ou que Dieu ne nous a pas appelés à travailler dans son champ. Cette vigne, c’est le monde. Les ouvriers c’est nous. Jésus rassemble tous les ouvriers dans son Eglise afin de continuer sa mission. L’Eglise c’est un corps dont il est la tête (1Co 12). Dans un corps, pour un bon fonctionnement, il faut que tous les organes travaillent en synergie. Les groupes, les mouvements et associations, les congrégations sont comme les organes dans ce corps. Chaque organe dans le corps a une tâche très précise. S’il ne fonctionne pas normalement, le corps est en danger, l’on peut trouver la mort. Alors, nous devons nous efforcer afin que l’organe de l’Eglise dans lequel nous sommes, fonctionne bien. Que puis-je faire de plus comme travail dans la vigne du Seigneur ? Suis-je fidèle à cet appel?

Henri Bayemi